Jean-Pierre Putters, figure tutélaire du cinéma fantastique et d’horreur en France, s’est éteint à l’âge de 79 ans, le 10 mai 2025. Il était le héraut d’un cinéma que beaucoup snobaient, celui des monstres ringards, des effets spéciaux bricolés et de la série B (voire Z) qui s’assume.

Avant tout connu pour Mad Movies, fanzine lancé en 1972, Putters a ouvert les portes d’un univers méconnu à une génération de cinéphiles, à une époque où Internet et le streaming n’étaient encore que de doux rêves. Avec une prose gouailleuse, d’humour potache et une passion dévorante, il a transformé sa revue en une véritable bible pour les amateurs de films d’horreur, de science-fiction et de séries B.

Mad Movies était là pour dévoiler les pépites cachées des vidéoclubs et les secrets des artisans du cinéma bis. Preuve de son succès, plus de 53 ans après la publication en catimini du tout premier numéro, Mad Movies existe toujours, bien que le ton soit devenu plus sérieux, l’ombre de JPP y demeure palpable.

Le cinéphile le plus aimé de l’Hexagone

Né en 1946 à Paris, Jean-Pierre Putters a grandi dans le Montparnasse des années 60, bercé par les doubles programmes des salles de quartier. Autodidacte et touche-à-tout, il a canalisé son amour du cinéma populaire à travers divers projets inattendus.

En 1979, il ouvre Movies 2000, une librairie parisienne qui deviendra un sanctuaire pour les fans de genre. En 1986, il crée le magazine Impact, dédié aux films d’action et thrillers, suivi en 2013 par Metaluna, une revue et maison de production.

Un passeur de passion

Jean-Pierre Putters était un passeur, un agitateur culturel. Dans ses ouvrages cultes, il partageait sa passion pour le cinéma bis et les monstres en caoutchouc. Des titres emblématiques tels que Ze Craignos Monsters, Mad… Ma vie ! et bien d’autres célèbrent avec humour cet univers incroyable.

En plus d’écrire, il a également produit des films, des documentaires et des long-métrages, prouvant qu’il n’avait pas peur du ridicule, s’improvisant acteur dans des productions comme Mad Mutilator ou Time Demon.

Un héritage indélébile

Jean-Pierre Putters laisse derrière lui un héritage immense dans la communauté des cinéphiles francophones. Il a donné leurs lettres de noblesse aux films d’horreur, offrant à toute une génération de lecteurs une chance de se retrouver. Sa disparition marque la fin d’une époque.