Grève des contrôleurs aériens : Les perturbations s’intensifient
Les contrôleurs aériens sont en grève ce jeudi 3 juin, entraînant l’annulation d’un quart des vols à Paris. Les aéroports du sud de la France seront « très touchés », prévient l’Aviation civile.
La Direction générale de l’aviation civile a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à un quart de leurs vols au départ ou à l’arrivée des grands aéroports parisiens jeudi, au premier jour d’une grève de contrôleurs aériens. À l’orée des vacances scolaires d’été, ce mouvement social déclenché par les deuxième et troisième syndicats d’aiguilleurs du ciel, qui protestent notamment contre leur « sous-effectif structurel »
, affectera particulièrement les aéroports du sud de la France, la DGAC annonçant une réduction de moitié des programmes de vol à Nice, le troisième aéroport français, ainsi qu’à Bastia et Calvi, en Corse.
L’administration, qui cherche à mettre en adéquation le nombre de contrôleurs à leurs postes et les vols à gérer afin d’éviter des perturbations supplémentaires, a en outre réclamé des annulations pour 30% des vols au départ et à l’arrivée de Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari, a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Outre les liaisons aux aéroports de Paris-Charles-de-Gaulle et Orly, les deux premiers du pays, la DGAC a exigé des transporteurs qu’ils renoncent au quart de leurs vols à Beauvais, plateforme « low-cost » où sont notamment basés des appareils de la compagnie irlandaise Ryanair. « En dépit de ces mesures préventives, des perturbations et des retards importants sont à prévoir sur l’ensemble des aéroports français »
, a prévenu l’administration.
La DGAC et ses défis
La DGAC reconnaît les difficultés liées à la situation de sous-effectif chronique.
Après deux réunions de « conciliation » infructueuses avec la DGAC, la dernière lundi, le deuxième syndicat d’aiguilleurs du ciel, l’UNSA-ICNA, a maintenu son appel à la grève jeudi et vendredi. L’organisation syndicale, qui a rassemblé 17% des voix aux dernières élections professionnelles, a estimé que l’administration n’avait formulé « aucune réponse aux alertes transmises pourtant depuis des semaines »
, et cité parmi ses griefs un « sous-effectif structurel »
, des « projets techniques en échec »
et un « management toxique »
.
« La DGAC reconnaît les difficultés liées à la situation de sous-effectif chronique, qui affectent la qualité du service rendu aux compagnies aériennes. C’est précisément pour y remédier qu’elle défend un plan de recrutement ambitieux, inscrit dans une stratégie pluriannuelle, afin de garantir un service performant et sécurisé »
, avait fait valoir l’administration la semaine dernière. Celle-ci avait par ailleurs dit « regrette(r) profondément le choix de ces dates (du 3 et 4 juillet), qui correspondent aux jours les plus chargés de l’année, en raison des nombreux départs en vacances sur cette période »
.
Les syndicats se mobilisent
L’UNSA-ICNA a été rejointe jeudi dernier dans ce mouvement par le troisième syndicat de contrôleurs, l’USAC-CGT (16% des suffrages), qui avait dénoncé lui aussi un « contexte social fortement dégradé »
à la DGAC, mais appelé à la grève le 3 juillet seulement. « La DGAC ne semble pas avoir mesuré le niveau d’exaspération de ses agents »
, a fait valoir cette dernière organisation lundi. Le premier syndicat de contrôleurs, le SNCTA (60% des voix), a indiqué à l’AFP ne pas appeler à la grève.
Revendications « inacceptables »
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, s’est dit mercredi « résolu à tenir bon »
face aux syndicats de contrôleurs aériens qui ont appelé à faire grève jeudi et vendredi.
« Je sais combien ces mouvements de grève sont coûteux pour vos compagnies aériennes »
, a-t-il affirmé lors du congrès annuel de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam). « Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congés. »