Avec J. D. Vance, les nationaux-conservateurs ont trouvé leur star
Décryptage : En rupture avec le libéralisme, le vice-président américain fait figure de héros dans les conférences des « NatCons », qu’il fréquente depuis leur lancement.
Le 26 mars, le vice-président des Etats-Unis J. D. Vance rend visite à la base du corps des Marines de Quantico, en Virginie. ROD LAMKEY/AP/SIPA
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Un troll aux 4 millions d’abonnés sur X. J. D. Vance, l’homme aux jolies cravates de couleur et aux bonnes joues, se permet de jouer les « bad boys » sur les réseaux sociaux insultant les uns et les autres, y compris ceux de son camp. Il y a là un calcul politique pour celui qui veut cultiver, malgré ses diplômes (de l’Ivy League) et sa richesse (énorme), une image de prolétaire. « La guerre culturelle est une guerre de classe », aime-t-il répéter. Sa détestation de l’élite américaine, politiquement libérale, celle qu’il appelle « the regime », est devenue son fonds de commerce. En juillet, lors de son allocution à la dernière conférence des « nationaux-conservateurs », il a rappelé qu’à ses yeux « l’Amérique n’est pas une idée, c’est une nation », sous-entendant que les démocrates, eux, font passer les principes au-dessus de l’intérêt des gens ordinaires. Or « les gens ne se battront pas pour des abstractions, mais ils se battront pour leur maison ».
Cette exaltation clanique de la communauté politique le situe dans le droit sillage de Yoram Hazony. Ce philosophe israélien, juif orthodoxe, est un personnage clé du mouvement des « nationaux-conservateurs », qu’il a structuré en créant en 2019 la Fondation Edmund Burke, à Washington. Les NatCons se regroupent depuis chaque année lors de conférences qui sont, sans surprise, en partie financées par le mentor de J. D. Vance, Peter Thiel, le richi…