Commemoration de la Nakba : 77ᵉ anniversaire
Ce jeudi 15 mai commémore le 77ᵉ anniversaire de la Nakba, ou « Catastrophe » en arabe. Des rassemblements sont prévus, notamment en France, pour marquer cette journée qui rappelle aux Palestiniens l’exode consécutif à la création de l’État d’Israël, le 14 mai 1948.
Un événement mondial
L’événement est célébré chaque année à travers le monde, des territoires palestiniens à la France, où des manifestations sont programmées ce jeudi. Ces marches commémorent l’événement, qu’on appelle aujourd’hui Nakba.
760.000 Palestiniens poussés à l’exode
« an-Nakba » désigne le « désastre » ou la « catastrophe » en arabe. Ce terme évoque l’exode massif de la population palestinienne survenu en 1948, suite à la proclamation de l’État d’Israël le 14 mai de cette année-là. Le jour suivant, le premier conflit israélo-arabe éclate. Jusqu’au cessez-le-feu de janvier 1949, environ 760.000 Palestiniens sont contraints à l’exode, se réfugiant dans les territoires qui deviendront la Cisjordanie et la bande de Gaza, ou dans les pays arabes voisins tels que le Liban, la Syrie, la Jordanie et l’Égypte, selon l’ONU.
Le terme a été utilisé pour la première fois par l’intellectuel syrien Constantin Zureiq dans son essai intitulé « Ma’an Al Nakba » (« la signification de la catastrophe »), où il relate les événements de l’été 1948. Ce terme sera bientôt repris et devient un symbole de traumatisme, tant pour les survivants que pour leurs descendants. Aujourd’hui, il est commémoré chaque année dans les territoires palestiniens et à l’international, en signe de solidarité. En France, un appel à une mobilisation universitaire a notamment été lancé.
Un contexte actuel délicat
Cette année, l’anniversaire revêt une signification particulière en raison de la crise humanitaire à Gaza, où la population fait face à un « risque critique de famine », selon un rapport IPC détaillé publié lundi. Pendant ce temps, Israël prévoit d’y déployer « toute sa force pour finir l’opération et vaincre le Hamas », selon les dires du Premier ministre Benyamin Netanyahou.
Dans ce contexte, l’armée israélienne a rappelé des dizaines de milliers de réservistes, le dirigeant israélien évoquant même une possible relocalisation de la population gazaouie, incitant à des craintes d’une deuxième Nakba.