Fondateur du groupe de pop-rock californien The Beach Boys en 1961, Brian Wilson s’est éteint à l’âge de 82 ans, ce 11 juin. L’auteur de Good Vibrations a connu un destin aussi fabuleux que tragique. Une vie où les « bonnes vibrations » ont souvent fait place aux « mauvaises ».
Né le 20 juin 1942 à Inglewood en Californie, Brian Douglas Wilson grandit à Hawthorne, une banlieue de Los Angeles. Il présente depuis l’enfance des dispositions exceptionnelles pour la musique. À 19 ans, le jeune prodige surdoué décide de monter un groupe avec ses deux frères Carl et Dennis, mais aussi son cousin Mike Love et son copain de lycée Al Jardine. L’aîné de la fratrie Wilson nomme son groupe The Beach Boys. On retrouve au chant tous les membres de cette formation qui tiennent les chœurs a cappella sur chaque titre. Si Dennis joue de la batterie et Carl de la guitare, le cerveau créatif de la bande est clairement Brian. Responsable de la composition, des arrangements et de la production, il est aussi bassiste et pianiste. Le génie artistique, c’est lui !
Très vite, le quintette décroche tube sur tube au début des sixties (Surfin’Safari, I Get Around, California Girls). Ces « Garçons de la plage » vantant les joies du surf, des filles et des bagnoles rutilantes abordent toujours les mêmes sujets dans leurs chansons : le style de vie hédoniste et l’insouciance de la jeunesse dorée californienne. Pourtant, Brian n’a jamais surfé de sa vie ou mis les pieds sur une planche !
Inspiration divine
Qualifié de « Mozart de la surf music », il est surtout un grand mélodiste dont le mal-être va empirer au fil du temps. Fils de Murry Wilson, un père alcoolique, violent et cupide qui s’est imposé imprésario du groupe, Brian a relaté dans son autobiographie son enfance maltraitée (il se faisait souvent frapper à coups de ceinturon par son paternel). Brian est aussi devenu sourd de l’oreille droite. Son père l’aurait violemment jeté contre un mur, provoquant cette infirmité. Musicien frustré, Murry sera heureusement écarté du groupe et les frères Wilson parviendront à se dégager de son emprise.
Quand les Beatles déferlent sur l’Amérique en février 1964, Brian se sent menacé par cette « british invasion » et tente de résister à la Beatlemania – même s’il voue une grande admiration aux Fab Four, d’ailleurs réciproque. Il va chercher à rivaliser avec eux. Et surtout à les surpasser. En 1966, il entre en compétition avec le quatuor de Liverpool avec Pet Sounds, un album qui marque un renouveau pour les Beach Boys. En effet, ce disque est une remise en question de leur style. Plus introspectif et mélancolique, il marque une évolution dans leur travail.
En studio, Brian n’est jamais satisfait. Il multiplie sans fin les prises. C’est un perfectionniste qui porte un soin maniaque à l’enregistrement de ses chansons. Il tente de coucher sur bande magnétique les sons que lui dicte une « voix intérieure ». Les autres membres du groupe ne comprennent rien à la nouvelle direction de leur leader, ni à ses expérimentations. Mais le résultat est divin, grâce à une section de cuivres et de cordes et de magnifiques harmonies vocales.
Paul McCartney déclarera que God Only Knows est la plus belle chanson jamais écrite. Et le 33 tours sera truffé de hits comme Wouldn’t It Be Nice et Sloop John B. Brian va concevoir la même année une « symphonie de poche ». Ce single révolutionnaire s’intitule Good Vibrations et provoque un véritable séisme à sa sortie !
Une terrible déchéance
Brian Wilson s’attaque ensuite à son projet le plus ambitieux : Smile, un album qu’il peaufine pendant des mois. Repoussé à de nombreuses reprises puis abandonné au printemps 1967, ce disque fantôme sortira finalement… en 2004 ! En raison d’une grave dépression nerveuse, le musicien, exténué, a en effet craqué à force de subir d’énormes pressions.
La folie s’empare d’ailleurs progressivement de Brian et les relations entre les membres du groupe se dégradent. Désormais, il refuse de partir en tournée et se fait remplacer durant les concerts. Abîmé par les drogues, il prend énormément d’antidépresseurs, mais aussi de cocaïne, speed, acide, LSD. Il devient obèse, atteignant plus de 130 kg, et se cloître dans son lit pendant trois ans et demi ! Mentalement instable, traversé par des crises de paranoïa, il est interné plusieurs mois dans un asile psychiatrique en 1978. Pire : sa famille le place sous la tutelle d’un psychiatre du showbiz. Un dénommé Eugene Landy qui abuse de son pouvoir et « torture » son patient au cerveau chahuté. Wilson vit sous camisole chimique et Landy le bourre de médocs et de cachets. Après avoir été sous l’emprise d’un père tyrannique et brutal, Brian est tombé sous la coupe d’un charlatan !
Heureusement, il s’amourache d’une vendeuse de voitures nommée Melinda Ledbetter qui le sauvera des griffes de son psy gourou, avec l’aide de son frère cadet Carl Wilson. En 1992, ils parviendront lors d’une bataille juridique à délivrer Brian de ce thérapeute, qui perdra le droit d’exercer sa profession en Californie. L’état du musicien va ensuite s’améliorer et il épousera en secondes noces Melinda en 1995, qui deviendra son manageur.
Après avoir perdu son frère Dennis, qui s’est noyé en 1983, Brian apprend la mort de Carl des suites d’un cancer du poumon début 1998. Il se produit du coup en tant qu’artiste solo et connaît une seconde carrière, même si les Beach Boys sont passés de mode depuis la fin des années 1960… En mai 2024, il est placé sous tutelle par sa famille, alors qu’il souffre de démence, son état s’étant aggravé après le décès de sa femme en janvier.
Fondateur du groupe de pop-rock californien The Beach Boys en 1961, Brian Wilson s’est éteint à l’âge de 82 ans, ce 11 juin. L’auteur de Good Vibrations a connu un destin aussi fabuleux que tragique. Une vie où les « bonnes vibrations » ont souvent fait place aux « mauvaises ».
Né le 20 juin 1942 à Inglewood en Californie, Brian Douglas Wilson grandit à Hawthorne, une banlieue de Los Angeles. Il présente depuis l’enfance des dispositions exceptionnelles pour la musique. À 19 ans, le jeune prodige surdoué décide de monter un groupe avec ses deux frères Carl et Dennis, mais aussi son cousin Mike Love et son copain de lycée Al Jardine. L’aîné de la fratrie Wilson nomme son groupe The Beach Boys. On retrouve au chant tous les membres de cette formation qui tiennent les chœurs a cappella sur chaque titre. Si Dennis joue de la batterie et Carl de la guitare, le cerveau créatif de la bande est clairement Brian. Responsable de la composition, des arrangements et de la production, il est aussi bassiste et pianiste. Le génie artistique, c’est lui !
Très vite, le quintette décroche tube sur tube au début des sixties (Surfin’Safari, I Get Around, California Girls). Ces « Garçons de la plage » vantant les joies du surf, des filles et des bagnoles rutilantes abordent toujours les mêmes sujets dans leurs chansons : le style de vie hédoniste et l’insouciance de la jeunesse dorée californienne. Pourtant, Brian n’a jamais surfé de sa vie ou mis les pieds sur une planche !
Inspiration divine
Qualifié de « Mozart de la surf music », il est surtout un grand mélodiste dont le mal-être va empirer au fil du temps. Fils de Murry Wilson, un père alcoolique, violent et cupide qui s’est imposé imprésario du groupe, Brian a relaté dans son autobiographie son enfance maltraitée (il se faisait souvent frapper à coups de ceinturon par son paternel). Brian est aussi devenu sourd de l’oreille droite. Son père l’aurait violemment jeté contre un mur, provoquant cette infirmité. Musicien frustré, Murry sera heureusement écarté du groupe et les frères Wilson parviendront à se dégager de son emprise.
Quand les Beatles déferlent sur l’Amérique en février 1964, Brian se sent menacé par cette « british invasion » et tente de résister à la Beatlemania – même s’il voue une grande admiration aux Fab Four, d’ailleurs réciproque. Il va chercher à rivaliser avec eux. Et surtout à les surpasser. En 1966, il entre en compétition avec le quatuor de Liverpool avec Pet Sounds, un album qui marque un renouveau pour les Beach Boys. En effet, ce disque est une remise en question de leur style. Plus introspectif et mélancolique, il marque une évolution dans leur travail.
En studio, Brian n’est jamais satisfait. Il multiplie sans fin les prises. C’est un perfectionniste qui porte un soin maniaque à l’enregistrement de ses chansons. Il tente de coucher sur bande magnétique les sons que lui dicte une « voix intérieure ». Les autres membres du groupe ne comprennent rien à la nouvelle direction de leur leader, ni à ses expérimentations. Mais le résultat est divin, grâce à une section de cuivres et de cordes et de magnifiques harmonies vocales.
Paul McCartney déclarera que God Only Knows est la plus belle chanson jamais écrite. Et le 33 tours sera truffé de hits comme Wouldn’t It Be Nice et Sloop John B. Brian va concevoir la même année une « symphonie de poche ». Ce single révolutionnaire s’intitule Good Vibrations et provoque un véritable séisme à sa sortie !
Une terrible déchéance
Brian Wilson s’attaque ensuite à son projet le plus ambitieux : Smile, un album qu’il peaufine pendant des mois. Repoussé à de nombreuses reprises puis abandonné au printemps 1967, ce disque fantôme sortira finalement… en 2004 ! En raison d’une grave dépression nerveuse, le musicien, exténué, a en effet craqué à force de subir d’énormes pressions.
La folie s’empare d’ailleurs progressivement de Brian et les relations entre les membres du groupe se dégradent. Désormais, il refuse de partir en tournée et se fait remplacer durant les concerts. Abîmé par les drogues, il prend énormément d’antidépresseurs, mais aussi de cocaïne, speed, acide, LSD. Il devient obèse, atteignant plus de 130 kg, et se cloître dans son lit pendant trois ans et demi ! Mentalement instable, traversé par des crises de paranoïa, il est interné plusieurs mois dans un asile psychiatrique en 1978. Pire : sa famille le place sous la tutelle d’un psychiatre du showbiz. Un dénommé Eugene Landy qui abuse de son pouvoir et « torture » son patient au cerveau chahuté. Wilson vit sous camisole chimique et Landy le bourre de médocs et de cachets. Après avoir été sous l’emprise d’un père tyrannique et brutal, Brian est tombé sous la coupe d’un charlatan !
Heureusement, il s’amourache d’une vendeuse de voitures nommée Melinda Ledbetter qui le sauvera des griffes de son psy gourou, avec l’aide de son frère cadet Carl Wilson. En 1992, ils parviendront lors d’une bataille juridique à délivrer Brian de ce thérapeute, qui perdra le droit d’exercer sa profession en Californie. L’état du musicien va ensuite s’améliorer et il épousera en secondes noces Melinda en 1995, qui deviendra son manageur.
Après avoir perdu son frère Dennis, qui s’est noyé en 1983, Brian apprend la mort de Carl des suites d’un cancer du poumon début 1998. Il se produit du coup en tant qu’artiste solo et connaît une seconde carrière, même si les Beach Boys sont passés de mode depuis la fin des années 1960… En mai 2024, il est placé sous tutelle par sa famille, alors qu’il souffre de démence, son état s’étant aggravé après le décès de sa femme en janvier.
Fondateur du groupe de pop-rock californien The Beach Boys en 1961, Brian Wilson s’est éteint à l’âge de 82 ans, ce 11 juin. L’auteur de Good Vibrations a connu un destin aussi fabuleux que tragique. Une vie où les « bonnes vibrations » ont souvent fait place aux « mauvaises ».
Né le 20 juin 1942 à Inglewood en Californie, Brian Douglas Wilson grandit à Hawthorne, une banlieue de Los Angeles. Il présente depuis l’enfance des dispositions exceptionnelles pour la musique. À 19 ans, le jeune prodige surdoué décide de monter un groupe avec ses deux frères Carl et Dennis, mais aussi son cousin Mike Love et son copain de lycée Al Jardine. L’aîné de la fratrie Wilson nomme son groupe The Beach Boys. On retrouve au chant tous les membres de cette formation qui tiennent les chœurs a cappella sur chaque titre. Si Dennis joue de la batterie et Carl de la guitare, le cerveau créatif de la bande est clairement Brian. Responsable de la composition, des arrangements et de la production, il est aussi bassiste et pianiste. Le génie artistique, c’est lui !
Très vite, le quintette décroche tube sur tube au début des sixties (Surfin’Safari, I Get Around, California Girls). Ces « Garçons de la plage » vantant les joies du surf, des filles et des bagnoles rutilantes abordent toujours les mêmes sujets dans leurs chansons : le style de vie hédoniste et l’insouciance de la jeunesse dorée californienne. Pourtant, Brian n’a jamais surfé de sa vie ou mis les pieds sur une planche !
Inspiration divine
Qualifié de « Mozart de la surf music », il est surtout un grand mélodiste dont le mal-être va empirer au fil du temps. Fils de Murry Wilson, un père alcoolique, violent et cupide qui s’est imposé imprésario du groupe, Brian a relaté dans son autobiographie son enfance maltraitée (il se faisait souvent frapper à coups de ceinturon par son paternel). Brian est aussi devenu sourd de l’oreille droite. Son père l’aurait violemment jeté contre un mur, provoquant cette infirmité. Musicien frustré, Murry sera heureusement écarté du groupe et les frères Wilson parviendront à se dégager de son emprise.
Quand les Beatles déferlent sur l’Amérique en février 1964, Brian se sent menacé par cette « british invasion » et tente de résister à la Beatlemania – même s’il voue une grande admiration aux Fab Four, d’ailleurs réciproque. Il va chercher à rivaliser avec eux. Et surtout à les surpasser. En 1966, il entre en compétition avec le quatuor de Liverpool avec Pet Sounds, un album qui marque un renouveau pour les Beach Boys. En effet, ce disque est une remise en question de leur style. Plus introspectif et mélancolique, il marque une évolution dans leur travail.
En studio, Brian n’est jamais satisfait. Il multiplie sans fin les prises. C’est un perfectionniste qui porte un soin maniaque à l’enregistrement de ses chansons. Il tente de coucher sur bande magnétique les sons que lui dicte une « voix intérieure ». Les autres membres du groupe ne comprennent rien à la nouvelle direction de leur leader, ni à ses expérimentations. Mais le résultat est divin, grâce à une section de cuivres et de cordes et de magnifiques harmonies vocales.
Paul McCartney déclarera que God Only Knows est la plus belle chanson jamais écrite. Et le 33 tours sera truffé de hits comme Wouldn’t It Be Nice et Sloop John B. Brian va concevoir la même année une « symphonie de poche ». Ce single révolutionnaire s’intitule Good Vibrations et provoque un véritable séisme à sa sortie !
Une terrible déchéance
Brian Wilson s’attaque ensuite à son projet le plus ambitieux : Smile, un album qu’il peaufine pendant des mois. Repoussé à de nombreuses reprises puis abandonné au printemps 1967, ce disque fantôme sortira finalement… en 2004 ! En raison d’une grave dépression nerveuse, le musicien, exténué, a en effet craqué à force de subir d’énormes pressions.
La folie s’empare d’ailleurs progressivement de Brian et les relations entre les membres du groupe se dégradent. Désormais, il refuse de partir en tournée et se fait remplacer durant les concerts. Abîmé par les drogues, il prend énormément d’antidépresseurs, mais aussi de cocaïne, speed, acide, LSD. Il devient obèse, atteignant plus de 130 kg, et se cloître dans son lit pendant trois ans et demi ! Mentalement instable, traversé par des crises de paranoïa, il est interné plusieurs mois dans un asile psychiatrique en 1978. Pire : sa famille le place sous la tutelle d’un psychiatre du showbiz. Un dénommé Eugene Landy qui abuse de son pouvoir et « torture » son patient au cerveau chahuté. Wilson vit sous camisole chimique et Landy le bourre de médocs et de cachets. Après avoir été sous l’emprise d’un père tyrannique et brutal, Brian est tombé sous la coupe d’un charlatan !
Heureusement, il s’amourache d’une vendeuse de voitures nommée Melinda Ledbetter qui le sauvera des griffes de son psy gourou, avec l’aide de son frère cadet Carl Wilson. En 1992, ils parviendront lors d’une bataille juridique à délivrer Brian de ce thérapeute, qui perdra le droit d’exercer sa profession en Californie. L’état du musicien va ensuite s’améliorer et il épousera en secondes noces Melinda en 1995, qui deviendra son manageur.
Après avoir perdu son frère Dennis, qui s’est noyé en 1983, Brian apprend la mort de Carl des suites d’un cancer du poumon début 1998. Il se produit du coup en tant qu’artiste solo et connaît une seconde carrière, même si les Beach Boys sont passés de mode depuis la fin des années 1960… En mai 2024, il est placé sous tutelle par sa famille, alors qu’il souffre de démence, son état s’étant aggravé après le décès de sa femme en janvier.
Fondateur du groupe de pop-rock californien The Beach Boys en 1961, Brian Wilson s’est éteint à l’âge de 82 ans, ce 11 juin. L’auteur de Good Vibrations a connu un destin aussi fabuleux que tragique. Une vie où les « bonnes vibrations » ont souvent fait place aux « mauvaises ».
Né le 20 juin 1942 à Inglewood en Californie, Brian Douglas Wilson grandit à Hawthorne, une banlieue de Los Angeles. Il présente depuis l’enfance des dispositions exceptionnelles pour la musique. À 19 ans, le jeune prodige surdoué décide de monter un groupe avec ses deux frères Carl et Dennis, mais aussi son cousin Mike Love et son copain de lycée Al Jardine. L’aîné de la fratrie Wilson nomme son groupe The Beach Boys. On retrouve au chant tous les membres de cette formation qui tiennent les chœurs a cappella sur chaque titre. Si Dennis joue de la batterie et Carl de la guitare, le cerveau créatif de la bande est clairement Brian. Responsable de la composition, des arrangements et de la production, il est aussi bassiste et pianiste. Le génie artistique, c’est lui !
Très vite, le quintette décroche tube sur tube au début des sixties (Surfin’Safari, I Get Around, California Girls). Ces « Garçons de la plage » vantant les joies du surf, des filles et des bagnoles rutilantes abordent toujours les mêmes sujets dans leurs chansons : le style de vie hédoniste et l’insouciance de la jeunesse dorée californienne. Pourtant, Brian n’a jamais surfé de sa vie ou mis les pieds sur une planche !
Inspiration divine
Qualifié de « Mozart de la surf music », il est surtout un grand mélodiste dont le mal-être va empirer au fil du temps. Fils de Murry Wilson, un père alcoolique, violent et cupide qui s’est imposé imprésario du groupe, Brian a relaté dans son autobiographie son enfance maltraitée (il se faisait souvent frapper à coups de ceinturon par son paternel). Brian est aussi devenu sourd de l’oreille droite. Son père l’aurait violemment jeté contre un mur, provoquant cette infirmité. Musicien frustré, Murry sera heureusement écarté du groupe et les frères Wilson parviendront à se dégager de son emprise.
Quand les Beatles déferlent sur l’Amérique en février 1964, Brian se sent menacé par cette « british invasion » et tente de résister à la Beatlemania – même s’il voue une grande admiration aux Fab Four, d’ailleurs réciproque. Il va chercher à rivaliser avec eux. Et surtout à les surpasser. En 1966, il entre en compétition avec le quatuor de Liverpool avec Pet Sounds, un album qui marque un renouveau pour les Beach Boys. En effet, ce disque est une remise en question de leur style. Plus introspectif et mélancolique, il marque une évolution dans leur travail.
En studio, Brian n’est jamais satisfait. Il multiplie sans fin les prises. C’est un perfectionniste qui porte un soin maniaque à l’enregistrement de ses chansons. Il tente de coucher sur bande magnétique les sons que lui dicte une « voix intérieure ». Les autres membres du groupe ne comprennent rien à la nouvelle direction de leur leader, ni à ses expérimentations. Mais le résultat est divin, grâce à une section de cuivres et de cordes et de magnifiques harmonies vocales.
Paul McCartney déclarera que God Only Knows est la plus belle chanson jamais écrite. Et le 33 tours sera truffé de hits comme Wouldn’t It Be Nice et Sloop John B. Brian va concevoir la même année une « symphonie de poche ». Ce single révolutionnaire s’intitule Good Vibrations et provoque un véritable séisme à sa sortie !
Une terrible déchéance
Brian Wilson s’attaque ensuite à son projet le plus ambitieux : Smile, un album qu’il peaufine pendant des mois. Repoussé à de nombreuses reprises puis abandonné au printemps 1967, ce disque fantôme sortira finalement… en 2004 ! En raison d’une grave dépression nerveuse, le musicien, exténué, a en effet craqué à force de subir d’énormes pressions.
La folie s’empare d’ailleurs progressivement de Brian et les relations entre les membres du groupe se dégradent. Désormais, il refuse de partir en tournée et se fait remplacer durant les concerts. Abîmé par les drogues, il prend énormément d’antidépresseurs, mais aussi de cocaïne, speed, acide, LSD. Il devient obèse, atteignant plus de 130 kg, et se cloître dans son lit pendant trois ans et demi ! Mentalement instable, traversé par des crises de paranoïa, il est interné plusieurs mois dans un asile psychiatrique en 1978. Pire : sa famille le place sous la tutelle d’un psychiatre du showbiz. Un dénommé Eugene Landy qui abuse de son pouvoir et « torture » son patient au cerveau chahuté. Wilson vit sous camisole chimique et Landy le bourre de médocs et de cachets. Après avoir été sous l’emprise d’un père tyrannique et brutal, Brian est tombé sous la coupe d’un charlatan !
Heureusement, il s’amourache d’une vendeuse de voitures nommée Melinda Ledbetter qui le sauvera des griffes de son psy gourou, avec l’aide de son frère cadet Carl Wilson. En 1992, ils parviendront lors d’une bataille juridique à délivrer Brian de ce thérapeute, qui perdra le droit d’exercer sa profession en Californie. L’état du musicien va ensuite s’améliorer et il épousera en secondes noces Melinda en 1995, qui deviendra son manageur.
Après avoir perdu son frère Dennis, qui s’est noyé en 1983, Brian apprend la mort de Carl des suites d’un cancer du poumon début 1998. Il se produit du coup en tant qu’artiste solo et connaît une seconde carrière, même si les Beach Boys sont passés de mode depuis la fin des années 1960… En mai 2024, il est placé sous tutelle par sa famille, alors qu’il souffre de démence, son état s’étant aggravé après le décès de sa femme en janvier.