Par Maxime CHAO
Thunderbolts, c’est un film que personne ne s’attendait vraiment à voir. Pourtant, il parvient à rétablir un certain ordre dans le désarroi ambiant du MCU.
Notre avis
7
10
Ce film dégaine une proposition plus humaine, plus grave, presque artisanale par moments.
Il fut un temps où chaque sortie d’un nouveau film Marvel était un événement. Les bandes annonces affolaient les compteurs, la hype sur Internet était folle et les rédactions se battent pour aller à la prochaine projection presse. Mais ça, c’était avant la fin de l’ère Thanos, avant l’apparition de la fatigue des super-héros. Après de multiples échecs, le MCU doit retrouver une véritable ligne directrice.
Avec la fin annoncée du Multivers et l’arrivée des 4 Fantastiques et des X-Men, il se pourrait bien que ce grand ménage fasse du bien. Cette fois-ci, Thunderbolts, avec sa petite astérisque à la fin, opère un retour plus terre à terre, à la fois surprenant et rafraîchissant.
On ne va pas se mentir : peu de monde attendait Thunderbolts. Sur le papier, le film ne fait pas rêver. Ni par son concept ni par ses personnages, ni même par son réalisateur, Jake Schreier, jusque-là inconnu du grand public. Pourtant, c’est précisément parce que ce film partait avec si peu d’attentes qu’il surprend.
Thunderbolts n’est pas un film de super-héros comme les autres, c’est même une œuvre qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Que fait-on de tous ces super-héros introduits depuis la fin d’Avengers Endgame et qui n’intéressent pas vraiment le grand public ? Yelena Belova, Red Guardian, John Walker, Ghost, Bucky Barnes… Ces noms vous sont-ils familiers ?
À l’origine dans les comics, les Thunderbolts incarnent la caution cynique d’une époque sans Avengers : des vilains en quête de rédemption. Cependant, dans le MCU, on doit composer avec les moyens du bord.
Mais Jake Schreier, le réalisateur, en collaboration avec le duo Pearson/Calo au scénario, retournent cette faiblesse en force. En assumant totalement leur casting de « bras cassés », ils mettent en avant une histoire humaine. Thunderbolts, c’est le Marvel des recalés, des paumés, et c’est précisément ce qui rend le film intéressant.
Le plus captivant de ces personnages est sans nul doute Sentry, incarné par Lewis Pullman. Figure sombre du mythe de Superman, Sentry est présenté comme un produit du complexe militaro-scientifique, victime d’une instabilité mentale grandissante. Il incarne l’échec d’un système qui cherche à créer des dieux sur commande.
Jake Schreier réussit là où d’autres réalisateurs ont échoué, en imposant un ton plus terre-à-terre. Les scènes d’action sont claires, lisibles et chorégraphiées avec soin. Ce film ne cherche pas à divertir à tout prix ; il tente de réintroduire du sens dans un univers qui en manquait cruellement.