Publié le
Comme ses collègues socialistes et sociaux-démocrates, François Kalfon, député européen S&D, s’insurge contre l’abandon en rase campagne d’une directive de l’Union européenne visant à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans l’industrie de grande consommation.
Google Actualités
Cet article est une tribune, rédigée par un auteur extérieur au journal et dont le point de vue n’engage pas la rédaction.
« Nous sommes tout à fait d’accord avec le chancelier Merz […] la CS3D et d’autres régulations ne doivent pas être repoussées d’un an mais écartées », a déclaré Emmanuel Macron, le 20 mai, lors du sommet Choose France.
Friedrich Merz tousse, l’Europe s’enrhume et Macron s’exécute.
La directive européenne dite « CS3D » (« Corporate sustainability due diligence directive ») adoptée en 2024, impose aux grandes entreprises opérant en Europe de prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans l’ensemble de leur chaîne de valeur, avec un arsenal de sanctions.
Ce texte, comme le Pacte vert, est une fierté du mandat européen précédent. Son origine : le drame du Rana Plaza, lorsqu’un immeuble au Bangladesh s’est effondré en 2013, tuant 1 135 ouvriers travaillant pour H&M, Mango, C&A… Puis, c’est l’emploi, à partir de 2021, de victimes du travail forcé de la minorité ouïgoure par un nombre impressionnant de marques de prêt-à-porter européennes qui a justifié d’inscrire en Europe un véritable devoir de vigilance dans le marbre de la loi.
L’exemple avait été donné par la France dès 2017, avec une loi votée sous le mandat de François Hollande – soutenue par le ministre de l’Économie de l’époque. Il s’agit, par la création d’un devoir de transparence (directive CSRD) et de vigilance (directive CS3D) de se doter d’un formidable outil de lutte contre le dumping le plus sale. Pour reprendre les mots de Pascal Demurger, président d’Impact France, lors du vote par le Parlement européen de la directive : « Une manière de s’assurer que ce que nous consommons ici n’a pas détruit des femmes, des hommes et la nature à l’autre bout de la planète ».
Sous la pression du patronat européen
La Chine, qui représente 41 % du marché mondial du textile, se sert abusivement de ce moyen dans la guerre commerciale qu’elle mène contre l’Europe, inondant nos marchés de fast-fashion produite dans des conditions infâmes avec Shein. Mais le président français et son homologue allemand succombent à la pression d’un patronat européen dont la seule volonté est d’éviter par tous moyens de rendre des comptes sur l’activité de leurs sous-traitants aux méthodes parfois très contestables sur les plans éthique, social et environnemental.
« L’environnement, ça commence à bien faire », disait Nicolas Sarkozy. Comme toujours, les avancées sociales et écologiques sont la variable d’ajustement des libéraux, qui, dans leur quête de « simplification » administrative, jettent sciemment le bébé avec l’eau du bain. L’excès normatif pointé par le rapport Draghi est une réalité et un frein à notre compétitivité. Mais simplifier ne signifie pas déréguler et abandonner le combat pour la décarbonation et les droits humains.
À lire aussi
Décryptage
« Des manquements à leur devoir de protection des écosystèmes marins vulnérables » : contre le chalutage de fond, cinq ONG portent plainte auprès de l’UE
Au moment où l’Union européenne est la dernière à porter l’étendard de la démocratie libérale et du progrès humain, que serait la France, que serait l’Europe, si nous abandonnions nos valeurs fondamentales ? Au Parlement, nous avons fait cause commune par-delà les clivages partisans avec les autres groupes pour obtenir ces textes essentiels qui font notre fierté. Pour ce qui nous concerne, socialistes européens, nous en appelons aux parlementaires qui, en conscience, ont permis ces progrès. Ils valent mieux qu’une reddition sans condition au profit de groupes d’intérêts économiques à courte vue.
Publié le
Comme ses collègues socialistes et sociaux-démocrates, François Kalfon, député européen S&D, s’insurge contre l’abandon en rase campagne d’une directive de l’Union européenne visant à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans l’industrie de grande consommation.
Google Actualités
Cet article est une tribune, rédigée par un auteur extérieur au journal et dont le point de vue n’engage pas la rédaction.
« Nous sommes tout à fait d’accord avec le chancelier Merz […] la CS3D et d’autres régulations ne doivent pas être repoussées d’un an mais écartées », a déclaré Emmanuel Macron, le 20 mai, lors du sommet Choose France.
Friedrich Merz tousse, l’Europe s’enrhume et Macron s’exécute.
La directive européenne dite « CS3D » (« Corporate sustainability due diligence directive ») adoptée en 2024, impose aux grandes entreprises opérant en Europe de prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans l’ensemble de leur chaîne de valeur, avec un arsenal de sanctions.
Ce texte, comme le Pacte vert, est une fierté du mandat européen précédent. Son origine : le drame du Rana Plaza, lorsqu’un immeuble au Bangladesh s’est effondré en 2013, tuant 1 135 ouvriers travaillant pour H&M, Mango, C&A… Puis, c’est l’emploi, à partir de 2021, de victimes du travail forcé de la minorité ouïgoure par un nombre impressionnant de marques de prêt-à-porter européennes qui a justifié d’inscrire en Europe un véritable devoir de vigilance dans le marbre de la loi.
L’exemple avait été donné par la France dès 2017, avec une loi votée sous le mandat de François Hollande – soutenue par le ministre de l’Économie de l’époque. Il s’agit, par la création d’un devoir de transparence (directive CSRD) et de vigilance (directive CS3D) de se doter d’un formidable outil de lutte contre le dumping le plus sale. Pour reprendre les mots de Pascal Demurger, président d’Impact France, lors du vote par le Parlement européen de la directive : « Une manière de s’assurer que ce que nous consommons ici n’a pas détruit des femmes, des hommes et la nature à l’autre bout de la planète ».
Sous la pression du patronat européen
La Chine, qui représente 41 % du marché mondial du textile, se sert abusivement de ce moyen dans la guerre commerciale qu’elle mène contre l’Europe, inondant nos marchés de fast-fashion produite dans des conditions infâmes avec Shein. Mais le président français et son homologue allemand succombent à la pression d’un patronat européen dont la seule volonté est d’éviter par tous moyens de rendre des comptes sur l’activité de leurs sous-traitants aux méthodes parfois très contestables sur les plans éthique, social et environnemental.
« L’environnement, ça commence à bien faire », disait Nicolas Sarkozy. Comme toujours, les avancées sociales et écologiques sont la variable d’ajustement des libéraux, qui, dans leur quête de « simplification » administrative, jettent sciemment le bébé avec l’eau du bain. L’excès normatif pointé par le rapport Draghi est une réalité et un frein à notre compétitivité. Mais simplifier ne signifie pas déréguler et abandonner le combat pour la décarbonation et les droits humains.
À lire aussi
Décryptage
« Des manquements à leur devoir de protection des écosystèmes marins vulnérables » : contre le chalutage de fond, cinq ONG portent plainte auprès de l’UE
Au moment où l’Union européenne est la dernière à porter l’étendard de la démocratie libérale et du progrès humain, que serait la France, que serait l’Europe, si nous abandonnions nos valeurs fondamentales ? Au Parlement, nous avons fait cause commune par-delà les clivages partisans avec les autres groupes pour obtenir ces textes essentiels qui font notre fierté. Pour ce qui nous concerne, socialistes européens, nous en appelons aux parlementaires qui, en conscience, ont permis ces progrès. Ils valent mieux qu’une reddition sans condition au profit de groupes d’intérêts économiques à courte vue.
Publié le
Comme ses collègues socialistes et sociaux-démocrates, François Kalfon, député européen S&D, s’insurge contre l’abandon en rase campagne d’une directive de l’Union européenne visant à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans l’industrie de grande consommation.
Google Actualités
Cet article est une tribune, rédigée par un auteur extérieur au journal et dont le point de vue n’engage pas la rédaction.
« Nous sommes tout à fait d’accord avec le chancelier Merz […] la CS3D et d’autres régulations ne doivent pas être repoussées d’un an mais écartées », a déclaré Emmanuel Macron, le 20 mai, lors du sommet Choose France.
Friedrich Merz tousse, l’Europe s’enrhume et Macron s’exécute.
La directive européenne dite « CS3D » (« Corporate sustainability due diligence directive ») adoptée en 2024, impose aux grandes entreprises opérant en Europe de prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans l’ensemble de leur chaîne de valeur, avec un arsenal de sanctions.
Ce texte, comme le Pacte vert, est une fierté du mandat européen précédent. Son origine : le drame du Rana Plaza, lorsqu’un immeuble au Bangladesh s’est effondré en 2013, tuant 1 135 ouvriers travaillant pour H&M, Mango, C&A… Puis, c’est l’emploi, à partir de 2021, de victimes du travail forcé de la minorité ouïgoure par un nombre impressionnant de marques de prêt-à-porter européennes qui a justifié d’inscrire en Europe un véritable devoir de vigilance dans le marbre de la loi.
L’exemple avait été donné par la France dès 2017, avec une loi votée sous le mandat de François Hollande – soutenue par le ministre de l’Économie de l’époque. Il s’agit, par la création d’un devoir de transparence (directive CSRD) et de vigilance (directive CS3D) de se doter d’un formidable outil de lutte contre le dumping le plus sale. Pour reprendre les mots de Pascal Demurger, président d’Impact France, lors du vote par le Parlement européen de la directive : « Une manière de s’assurer que ce que nous consommons ici n’a pas détruit des femmes, des hommes et la nature à l’autre bout de la planète ».
Sous la pression du patronat européen
La Chine, qui représente 41 % du marché mondial du textile, se sert abusivement de ce moyen dans la guerre commerciale qu’elle mène contre l’Europe, inondant nos marchés de fast-fashion produite dans des conditions infâmes avec Shein. Mais le président français et son homologue allemand succombent à la pression d’un patronat européen dont la seule volonté est d’éviter par tous moyens de rendre des comptes sur l’activité de leurs sous-traitants aux méthodes parfois très contestables sur les plans éthique, social et environnemental.
« L’environnement, ça commence à bien faire », disait Nicolas Sarkozy. Comme toujours, les avancées sociales et écologiques sont la variable d’ajustement des libéraux, qui, dans leur quête de « simplification » administrative, jettent sciemment le bébé avec l’eau du bain. L’excès normatif pointé par le rapport Draghi est une réalité et un frein à notre compétitivité. Mais simplifier ne signifie pas déréguler et abandonner le combat pour la décarbonation et les droits humains.
À lire aussi
Décryptage
« Des manquements à leur devoir de protection des écosystèmes marins vulnérables » : contre le chalutage de fond, cinq ONG portent plainte auprès de l’UE
Au moment où l’Union européenne est la dernière à porter l’étendard de la démocratie libérale et du progrès humain, que serait la France, que serait l’Europe, si nous abandonnions nos valeurs fondamentales ? Au Parlement, nous avons fait cause commune par-delà les clivages partisans avec les autres groupes pour obtenir ces textes essentiels qui font notre fierté. Pour ce qui nous concerne, socialistes européens, nous en appelons aux parlementaires qui, en conscience, ont permis ces progrès. Ils valent mieux qu’une reddition sans condition au profit de groupes d’intérêts économiques à courte vue.
Publié le
Comme ses collègues socialistes et sociaux-démocrates, François Kalfon, député européen S&D, s’insurge contre l’abandon en rase campagne d’une directive de l’Union européenne visant à prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans l’industrie de grande consommation.
Google Actualités
Cet article est une tribune, rédigée par un auteur extérieur au journal et dont le point de vue n’engage pas la rédaction.
« Nous sommes tout à fait d’accord avec le chancelier Merz […] la CS3D et d’autres régulations ne doivent pas être repoussées d’un an mais écartées », a déclaré Emmanuel Macron, le 20 mai, lors du sommet Choose France.
Friedrich Merz tousse, l’Europe s’enrhume et Macron s’exécute.
La directive européenne dite « CS3D » (« Corporate sustainability due diligence directive ») adoptée en 2024, impose aux grandes entreprises opérant en Europe de prévenir les atteintes aux droits humains et à l’environnement dans l’ensemble de leur chaîne de valeur, avec un arsenal de sanctions.
Ce texte, comme le Pacte vert, est une fierté du mandat européen précédent. Son origine : le drame du Rana Plaza, lorsqu’un immeuble au Bangladesh s’est effondré en 2013, tuant 1 135 ouvriers travaillant pour H&M, Mango, C&A… Puis, c’est l’emploi, à partir de 2021, de victimes du travail forcé de la minorité ouïgoure par un nombre impressionnant de marques de prêt-à-porter européennes qui a justifié d’inscrire en Europe un véritable devoir de vigilance dans le marbre de la loi.
L’exemple avait été donné par la France dès 2017, avec une loi votée sous le mandat de François Hollande – soutenue par le ministre de l’Économie de l’époque. Il s’agit, par la création d’un devoir de transparence (directive CSRD) et de vigilance (directive CS3D) de se doter d’un formidable outil de lutte contre le dumping le plus sale. Pour reprendre les mots de Pascal Demurger, président d’Impact France, lors du vote par le Parlement européen de la directive : « Une manière de s’assurer que ce que nous consommons ici n’a pas détruit des femmes, des hommes et la nature à l’autre bout de la planète ».
Sous la pression du patronat européen
La Chine, qui représente 41 % du marché mondial du textile, se sert abusivement de ce moyen dans la guerre commerciale qu’elle mène contre l’Europe, inondant nos marchés de fast-fashion produite dans des conditions infâmes avec Shein. Mais le président français et son homologue allemand succombent à la pression d’un patronat européen dont la seule volonté est d’éviter par tous moyens de rendre des comptes sur l’activité de leurs sous-traitants aux méthodes parfois très contestables sur les plans éthique, social et environnemental.
« L’environnement, ça commence à bien faire », disait Nicolas Sarkozy. Comme toujours, les avancées sociales et écologiques sont la variable d’ajustement des libéraux, qui, dans leur quête de « simplification » administrative, jettent sciemment le bébé avec l’eau du bain. L’excès normatif pointé par le rapport Draghi est une réalité et un frein à notre compétitivité. Mais simplifier ne signifie pas déréguler et abandonner le combat pour la décarbonation et les droits humains.
À lire aussi
Décryptage
« Des manquements à leur devoir de protection des écosystèmes marins vulnérables » : contre le chalutage de fond, cinq ONG portent plainte auprès de l’UE
Au moment où l’Union européenne est la dernière à porter l’étendard de la démocratie libérale et du progrès humain, que serait la France, que serait l’Europe, si nous abandonnions nos valeurs fondamentales ? Au Parlement, nous avons fait cause commune par-delà les clivages partisans avec les autres groupes pour obtenir ces textes essentiels qui font notre fierté. Pour ce qui nous concerne, socialistes européens, nous en appelons aux parlementaires qui, en conscience, ont permis ces progrès. Ils valent mieux qu’une reddition sans condition au profit de groupes d’intérêts économiques à courte vue.