Botulisme au Maine-et-Loire : Six personnes hospitalisées
Six personnes sont hospitalisées pour des « symptômes sévères » après une contamination par le botulisme dans le Maine-et-Loire, a indiqué l’ARS.
Résumé des événements
- Six personnes sont hospitalisées pour des « symptômes sévères » après une contamination par le botulisme dans le Maine-et-Loire, a indiqué l’ARS.
- Contamination, traitement… que faut-il savoir sur cette maladie neurologique, rare, mais potentiellement fatale ?
C’est une maladie aussi rare que grave. Plusieurs cas de botulisme ont été détectés dans le Maine-et-Loire au cours des derniers jours. Six personnes sont actuellement hospitalisées pour des « symptômes sévères »
, a indiqué jeudi l’Agence régionale de la Santé (ARS) des Pays de la Loire, précisant que ces dernières ont été admises entre le 7 et le 14 juillet, sans livrer de précisions sur l’état de santé actuel.
Toujours selon les informations de l’ARS, ces patients intoxiqués à la toxine botulique auraient tous « partagé, à des moments différents, un gâteau à la carotte réalisé à partir de carottes mises en bocal par l’un des couples »
, avant l’apparition des premiers symptômes. « Les recherches se poursuivent pour savoir combien de personnes au sein de la sphère familiale et amicale ont également consommé ces aliments »
, ajoute un communiqué, précisant qu’« aucun de ces aliments n’a été commercialisé. »
Comment se contracte le botulisme ?
Le botulisme est une affection neurologique grave provoquée par une toxine très puissante produite par la bactérie Clostridium botulinum, résume l’Institut Pasteur
. Cette dernière se développe notamment dans les aliments mal conservés, et la maladie se manifeste généralement à l’issue d’une intoxication alimentaire, mais le botulisme par blessure est aussi un risque tout comme le botulisme infantile lié à l’ingestion de spores. L’incubation varie de quelques heures à quelques jours, en fonction du mode de contamination, précise encore l’institut.
Avec 0,5 cas pour un million d’habitants en France, selon le ministère de l’Agriculture, il s’agit toutefois d’une maladie rare. Mais la survenue de cas sévères ces dernières années, notamment ces quatre dernières années, conduisent les autorités sanitaires à une surveillance accrue.
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Pour s’en prémunir, quelques précautions s’imposent, la toxine botulique n’ayant ni goût ni odeur. Il est notamment recommandé de ne pas consommer l’aliment s’il présente une couleur ou une odeur anormale ou si la boîte de conserve est gonflée, de respecter la chaîne du froid, de consommer rapidement les produits après ouverture et les plats après préparation, ainsi que de respecter les dates limites de consommation. Dans un guide détaillant les aliments à risque de contamination, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) mentionne notamment la charcuterie, les conserves de végétaux, le poisson séché ou mariné, emballé sous vide, mais aussi le miel chez les enfants de moins d’un an. De son côté, l’OMS rappelle que pour éviter tout risque d’intoxications, il est nécessaire de se laver les mains avant de cuisiner et de manger, mais aussi de conserver les aliments à la bonne température.
À noter que les animaux peuvent également être infectés, aucun cas de transmission entre l’animal et l’homme n’ayant toutefois été recensé pour l’heure. Le botulisme ne se transmet pas d’une personne à une autre.
Quels sont les symptômes qui doivent alerter ?
Dans la plupart des cas, les patients affectés ayant consommé les mêmes aliments manifestent les mêmes symptômes dans les 48 heures suivant l’ingestion, mais leur intensité peut varier. Ces derniers se plaignent en général d’une fatigue notable en premier lieu ainsi que d’une atteinte oculaire, qu’il s’agisse d’une vision floue, d’un défaut d’accommodation ou de vertiges, puis d’une sensation de bouche sèche accompagnée d’un défaut de déglutition voire d’élocution, elle-même suivie d’une paralysie des muscles.
Dans les formes les plus avancées, les symptômes évoluent vers une paralysie des membres et des muscles respiratoires, l’insuffisance respiratoire conduisant au décès.
Traitements
Pris en charge dès l’apparition des premiers symptômes, les cas de botulisme présentent peu de risques d’évoluer vers des formes graves, malgré une convalescence pouvant durer plusieurs mois. En revanche, s’agissant des cas les plus sévères de botulisme, des soins respiratoires intensifs s’imposent au risque de voir l’état du patient se dégrader rapidement.
À noter que les antibiotiques n’ont aucun effet sur la toxine botulique, mais que ces derniers peuvent être administrés dans les cas de botulisme infantile pour détruire la bactérie qui atteint le nouveau-né.