Par Olivier Portnoi
Qui se souvient de Brian Jones, guitariste original des Rolling Stones ? Le documentariste Nick Broomfield retrace le parcours de ce musicien d’exception aussi hanté et torturé que dévoué à sa musique. Le destin tragique du grand oublié de l’histoire du rock anglais. Indispensable pour tous les fans des Rolling Stones.
Notre avis
7
10
Ça parle de quoi ?
Qui se souvient vraiment de Brian Jones ? Pourtant, il est le visionnaire à l’origine des Rolling Stones. À travers des interviews exclusives de proches, des membres du groupe et grâce à des archives rares et inédites, ce documentaire retrace l’incroyable parcours de ce musicien de génie. Célébrant son rôle fondamental dans la naissance et le succès des Rolling Stones, le film plonge au cœur des tensions internes qui ont conduit à son éviction tragique, révélant une histoire fascinante et bouleversante sur l’ascension du plus grand groupe de rock de tous les temps.
Qui réalise ?
Nick Broomfield, documentariste et réalisateur anglais, à qui l’on doit déjà Kurt & Courtney (film qui étudiait les allégations de meurtre, infondées, autour de la mort de Cobain) mais aussi des films sur Suge Knight, Whitney Houston, Leonard Cohen et Marianne Ihlen, ou encore sur la tueuse en série Aileen Wuornos et le tueur en série Grim Sleeper.
C’est comment ?
Une plongée dans les coulisses des sixties au cœur du phénomène Rolling Stones. L’histoire du rock ne manque pas d’artistes maudits disparus trop tôt. Brian Jones a inauguré le triste ‘club des 27’ incluant Jimi Hendrix, Janis Joplin, Jim Morrison, Kurt Cobain, Amy Winehouse.
Brian Jones et les Rolling Stones retrace la tragique destinée du co-fondateur des Stones, de ses emblématiques débuts à sa mort tragique dans sa piscine. Des cinq membres du groupe, c’était le plus doué musicalement et le plus aguerri. Ainsi que le plus dandy. Fan de blues et de jazz, Brian Jones était multi-instrumentiste. Nick Broomfield met en lumière de quelles manières il a su transcender les premières années des Stones et à quel point il a été essentiel dans l’explosion du groupe (on lui doit entre autres la sitar mythique de « Paint It Black »).
Le film explore aussi son côté sombre, son addiction aux drogues, son instabilité, sa cruauté (que les autres Stones lui rendent bien), ses tourments familiaux qui le hantent, les jalousies et les guerres d’égo au sein du groupe, les problèmes avec la justice… Tout cela avec des documents inédits qui raviront les fans de la légende anglaise.
Quant à la théorie de son assassinat (il est mort dans sa piscine trois jours après avoir été viré des Stones), elle n’est pas relayée par Nick Broomfield (qui ne s’était pourtant pas gêné autour de la mort de Cobain dans son polémique Kurt & Courtney en 1998).
Avec son rythme effréné, Brian Jones et les Rolling Stones, ou la décadence de Brian Jones, est passionnant.
